La fièvre aphteuse sévit à nouveau en Algérie
Le 24 mars 2017, date de la première suspicion, la Fièvre Aphteuse est réapparue dans le nord-ouest de l’Algérie dans la wilaya de Relizane (à environ 200 km de la frontière marocaine et de la côte espagnole). L’élevage bovin contaminé détenait 12 animaux (1 vache et des veaux). Il s’agit du sérotype A qui sévit en Afrique subsaharienne mais aussi au Proche Orient et en Asie.
Depuis, deux nouveaux foyers de fièvre aphteuse sérotype A ont été déclarés par l’Algérie (OIE – 6 avril 2017), et sont situés à Medea et à Borj Bou Arreridj, respectivement à 270 et 480 km à l’est du premier foyer de Relizane (cf. carte ci-dessous). Ce sont deux élevages détenant respectivement trois et treize bovins. D’après la Plateforme ESA qui a analysé les données publiées par l’OIE, le taux de morbidité apparent était de 42,8%. Tous les animaux de ces trois foyers ont été abattus.
L’Algérie a mis en place les mesures d’abattage, de désinfection et de contrôles aux mouvements. Par ailleurs, les autorités algériennes venaient de commencer une nouvelle campagne massive de vaccination de rappel contre le sérotype O. Au regard de cette nouvelle situation, elles ont décidé de stopper cette campagne et attendent l’identification de la souche du sérotype A concerné (vaccine matching) par le laboratoire de référence de l’OIE à Pirbright (UK), pour définir ensuite la meilleure stratégie vaccinale.
Les autorités marocaines ont aussitôt informé et sensibilisé les éleveurs et vétérinaires marocains et intensifié les contrôles en zone frontalière avec l’Algérie.
De son côté la Commission Européenne a adopté la décision n°2017/675, publiée au JOUE du 07/04/17, fixant des mesures visant à prévenir l’introduction du virus de la fièvre aphteuse dans l’Union à partir de l’Algérie. Il s’agit de demander aux Etats Membres de veiller à ce que les véhicules de transport d’animaux (bétaillères et bateaux) soient nettoyés et désinfectés avant leur entrée sur le territoire de l’UE. Il convient de rappeler que l’Algérie n’est pas autorisée à exporter des animaux vivants vers les Etats Membres de l’UE. Par ailleurs, les autorités algériennes auraient suspendu les autorisations d’importation de bovins sur son territoire. Mais cette information n’a pas, pour le moment, été notifiée aux autorités françaises.
Depuis l’épisode précédent, les postes frontières des Etats Membres de l’UE sont déjà supposés exercer une vigilance renforcée à l’égard des véhicules en provenance de ce pays.