Paratuberculose et anaplasmose : actualités sanitaires en filière caprine en Corse
Une réunion ouverte à tous les éleveurs caprins, techniciens et vétérinaires de l’île a été organisée le 03/10/18 pour :
- présenter les actualités scientifiques et techniques sur la paratuberculose dans cette filière,
- présenter un nouveau plan de maîtrise de la paratuberculose,
- présenter les résultats de l’étude conduite en 2016/2017 dans des élevages caprins de la région sur Anaplasma ovis (voir article du 02/10/18).
Christophe Chartier, vétérinaire et professeur en médecine des animaux d’élevage à Oniris (Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes), a ouvert le bal des présentations avec un bilan très intéressant et didactique sur l’état des connaissances en matière de paratuberculose, en mettant l’accent sur l’infection/maladie chez les caprins. De nombreux échanges avec le public ont eu lieu autour de la présentation.
Un nouveau plan de maîtrise de la paratuberculose, élaboré par un groupe de travail incluant des acteurs locaux (GTV, ILOCC, SRAl, FRGDSB20) et des scientifiques spécialistes du sujet issus de différentes institutions (Oniris, ANSES de Niort, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse), a été présenté par la FRGDSB20. Il comprend notamment 3 volets : 1/ l’accompagnement des élevages touchés par la paratuberculose clinique avec pour objectif de maîtriser la maladie, 2/ l’accompagnement technique des élevages non touchés par la paratuberculose clinique dans le but de limiter le risque de développement de la maladie dans ces cheptels et 3/ un programme de sécurisation de la pépinière de chevrettes et de boucs pour que soient diffusés des animaux à moindre risque vis-à-vis de la paratuberculose. Ce dispositif devrait voir le jour d’ici la fin de l’année, et bénéficiera du soutien financier de l’ODARC.
Enfin, Christophe Chartier (Oniris) et Mélanie Gallois (FRGDSB20) ont coprésenté les résultats de l’enquête sur Anaplasma ovis conduite en 2016/2017 sur 55 troupeaux caprins de la région, étude issue d’un partenariat entre Oniris, l’INRA d’Alfort, le Laboratoire d’Analyses de Corse (site de Bastia) et la FRGDSB20. Il a été montré que la prévalence d’Anaplasma ovis est très importante dans les troupeaux caprins de la région, avec 52% de chèvres positives, ce qui est conforme à ce qui a déjà été observé dans le pourtour méditerranéen. Les résultats de cette enquête suggèrent que si la bactérie semble assez peu pathogène à elle seule, elle pourrait être responsable d’anémies plus fréquentes lorsqu’elle est associée à la paratuberculose ; l’infection par cette bactérie mérite donc d’être surveillée lorsque des anémies sans autre cause identifiée (haemonchose notamment) sont observées sur les chèvres. Vous pouvez retrouver tous les détails de cette étude, notamment avec les liens vers les 2 thèses vétérinaires qui y sont consacrées, dans l’article du 02/10/18.