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Focus : lait maternel et élevage de chevrettes. Une enquête est lancée !

Le cadre règlementaire en AB

En agriculture biologique, le cahier des charges indique que « les jeunes mammifères sont nourris au lait naturel, de préférence maternel… ». Chez les éleveurs caprins, dans le cadre de la prophylaxie contre les maladies transmissibles par le lait maternel et sous justification vétérinaire, il est possible jusqu’à présent d’utiliser de la poudre de lait conventionnelle si la poudre biologique n’est pas disponible. Cependant il y a des incertitudes sur les évolutions réglementaires. Il est envisageable de voir, à moyen terme, une interdiction de l’utilisation de la poudre de lait conventionnelle jusqu’au sevrage ; sous condition, que la poudre de lait biologique soit disponible en quantité suffisante et réponde aux nouvelles évolutions réglementaires qui s’appliqueront à partir de 2022 (par exemple, elles ne devront pas être composées de matières végétales). Or, la poudre de lait biologique coûte jusqu’à 3 fois plus cher que la poudre de lait conventionnelle (Desmaison, 2019).

Des alternatives 

Des techniques d’allaitement des chevreaux autres que l’utilisation d’un aliment d’allaitement sont possibles et ont été étudiées dans le cadre du PEI TALC : laits maternels thermisés et acidifiés ainsi que le lait de vache acidifié (Thorey, 2020). La thermisation du lait ou l’utilisation de lait de vache acidifié, associées à la séparation du jeune de sa mère dès la naissance, à la thermisation du colostrum et d’autres recommandations sanitaires (ex : élevage des jeunes dans des locaux à l’écart du troupeau reproducteur), permettent notamment la prévention de la transmission de pathologies comme le CAEV ou les mycoplasmes (des études ont montré que l’acidification du lait des chèvres ne permettait pas de prévenir la transmission du CAEV, voir la fiche technique « Allaiter ses chevreaux avec du lait maternel acidifié »).

Néanmoins, une autre alternative allant à l’encontre de ces recommandations sanitaires s’est mise en place chez quelques éleveurs : l’utilisation de lait maternel distribué directement sous des chèvres en lactation. Cette pratique soulève de nombreuses questions qui restent pour l’instant en suspens : quels impacts sur la relation homme-animal, le comportement social, l’apprentissage du jeune, les possibilités d’adoption, les aspects sanitaires, les mamelles ou la qualité des produits ? 

Une enquête nationale pour comprendre et décrire

logo anses - Spiruline des Volcans

Dans ce cadre, une enquête est conduite par l’unité Pathologie et Bien-Etre des Ruminants du site de Niort de l’Anses (Laboratoire Ploufragan-Plouzané-Niort) avec pour objectifs de : 

1) comprendre les motivations des éleveurs à mettre en place de cette pratique

2) décrire les pratiques d’élevage des chevrettes de renouvellement avec des chèvres en lactation

3) identifier les bénéfices et inconvénients liés à cette pratique en lien avec les interrogations soulevées.

 

Contactez-nous au 06.77.52.74.13 si vous souhaitez participer à cette enquête. 

 

Sources :

Desmaison, P., 2019. L’élevage de chevrettes en agriculture biologique. Produire Bio. N°6. 

Thorey, P., 2020. [PEI TALC] Partenariat Européen pour l’innovation « Technique d’Allaitement des chevreaux ». 

Thorey, P., Deltour, B., Eyme-Gundlach, A. et Pommaret, A., 2020. Allaiter ses chevreaux avec du lait maternel acidifié.