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Soigner ses animaux en fin de gestation

Gage de bon démarrage en lactation et de bonne santé des futures laitières

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Les 4 à 6 dernières semaines de gestation sont une période charnière pour assurer la santé générale du troupeau, la reprise des cycles de reproduction ainsi qu’une bonne lactation. La préparation à la mise-bas est donc indispensable pour avoir des laitières en forme à la mise-bas et juste après ainsi que des femelles de renouvellement vigoureuses et en bonne santé !

Autour du part, différents risques existent et peuvent être anticipés :

  • les risques métaboliques (fièvre de lait, toxémie de gestation)
  • les risques épidémiologiques (avortements, maladies néonatales…)
  • les risques parasitaires

Il est donc important de veiller sur :

  • la toxémie de gestation et l’hypocalcémie
  • la concentration de la ration
  • la vaccination
  • les vermifuges
  • la couverture des besoins en oligo-éléments et vitamines

Les pathologies sanitaires

La gestation est une période de tension pour l’éleveur. Afin de préserver ses femelles, il peut faire en préventif ou en cas d’avortement un bilan sérologique des maladies abortives. Des vaccins existent et peuvent aider à protéger le troupeau (fièvre Q, chlamydiose…) et les visiteurs de l’élevage (famille, vétérinaire, technicien…). En parallèle, il est possible de protéger les nouveau-nés contre les maladies néonatales (diarrhées infectieuses, pathologies respiratoires…), via les anticorps que la mère va développer pendant la gestation. Pour que le transfert de cette protection via le colostrum soit optimale, il faut faire le rappel de vaccination au moins 3 semaines avant la mise-bas.

Si vous observez des symptômes similaires régulièrement (tous les ans, à chaque saison de mise-bas…), pensez à faire un bilan avec votre vétérinaire.

Comme pour tout acte prophylactique, son efficacité va dépendre de :

  • l’identification du pathogène responsable
  • le respect des recommandations (dose, conservation du vaccin…)
  • l’apport du colostrum en quantité et de qualité (>27% BRIX et 10 à 15% du poids vif du petit dans les 6 premières heures de vie)

L’autre volet sanitaire, concerne le statut parasitaire des animaux. De part le rôle du foie dans le métabolisme des ruminants, il est primordial de réaliser des coproscopies afin de traiter de façon plus ciblée, plus raisonnées (la biodiversité du maquis vous en remerciera !) et donc plus efficace. La grande et la petite douve peuvent être à l’origine de toxémies de gestation, d’avortements par anémie et ils peuvent aussi perturber la synthèse des immunoglobulines du futur colostrum. A noter également que les strongles digestifs détournent les nutriments et oligo de l’alimentation (au détriment du fœtus et de la lactation).

Les pathologies métaboliques et alimentaires

Il est important de maîtriser ces risques, grâce à la couverture des besoins des futures mères. En effet, le développement des fœtus (70 à 80 % du poids de la portée durant le dernier mois) accroît fortement les besoins des femelles sur cette période (+30 à 40%). Or, la capacité d’ingestion de la mère diminue, conséquence de la croissance même des fœtus. Pour éviter qu’elle ne puise dans ses réserves corporelles, il faut adapter l’alimentation pour couvrir ses besoins spécifiques en énergie, azote, oligo, vitamines et minéraux durant cette période. Le rationnement des fourrages encombrants est particulièrement conseillé à ce stade physiologique pour éviter les prolapsus du vagin. Aussi, il convient d’équilibrer la ration avec un apport de concentré, en fonction de la ration de base, du poids vif des animaux et du niveau de prolificité attendu. En effet, des déficits en fin de gestation peuvent conduire à un risque de mortalité pour les laitières.
L’alimentation en fin de gestation influence le poids de naissance et conditionne les futures performances zootechniques. La moitié des petits pesant moins de 3% du poids vif de la mère avant la naissance meurent avant le sevrage.

La toxémie de gestation (ou cétose)

Elle se caractérise par une incapacité de la future mère à fournir les besoins en énergie et en glucose aux fœtus lors du dernier mois de gestation. Les besoins ne sont alors plus couverts par la ration ou par une ingestion suffisante du fait de la compétition entre le volume de l’utérus et celui du rumen. Pour faire face à ces besoins, la femelle va mobiliser de façon importante ses réserves de graisses. Le foie va alors être fortement sollicité et ne peut pas éliminer l’ensemble des corps cétoniques formés lors du métabolisme des graisses par le foie. Cette accumulation de corps cétoniques est responsable avec la diminution de l’énergie disponible d’un état de faiblesse de la brebis. Celle-ci commence par ne plus consommer le concentré et s’isoler. Puis elle reste couchée. Sa température corporelle reste normale (inférieure à 39 °C).

En cas de symptômes (avortement, animal apathique, maladroit, ne s’alimentant plus, ne ruminant plus, odeur de pomme verte, jusqu’à la mort de l’animal), il faut agir rapidement, mais ces derniers se manifestent à un stade avancé. Il faut donc dépister de façon précoce et prévenir ce type de pathologies :

  • faire 3 lots : gestantes et allaitantes/laitières et vides => permet de faire coïncider au mieux les besoins et les apports mais également d’optimiser le coût de l’aliment
  • tester la glycémie et les BOH 6 semaines avant la mise-bas (contacter votre vétérinaire ou le GDS)
  • traiter les animaux symptomatiques (propylène glycol, calcium, hépato-protecteurs)
  • garantir le bon état corporel des femelles (ni trop maigre ni trop grasse)
  • assurer une bonne qualité de fourrages (très ingestibles) ainsi que la bonne couverture des besoins

L’hypocalcémie

C’est un trouble temporaire de la quantité de calcium dans le sang. En effet, les besoins en calcium vont augmenter brutalement lors de la synthèse du colostrum. Cette forte mobilisation du calcium se poursuivra jusqu’au pic de lactation. Les apports calciques alimentaires et les décalcification osseuse sont insuffisants pour couvrir les besoins de la fin de gestation. Au sein de l’organisme le calcium intervient, entre autres, dans l’immunité (fonctionnement des neutrophiles) et dans les contractions musculaires. Ainsi, la forme sub clinique de l’hypocalcémie entraîne de nombreuses complications présentées ci-dessous :

Il existe de facteurs de risque :

  • femelle âgée et/ou prolificité élevée
  • stress (tonte, absence de nourriture, changement drastique dans l’alimentation)
  • carence importante en calcium dans la ration
  • surplus alimentaire de calcium et débalancement soudain
  • ration fortement déficiente en vitamine D

L’hypocalcémie se traduit par des torsions de matrice, prolapsus, l’expulsion de l’utérus, des femelles qui ne poussent pas à la mise-bas (vêlage lent, atonie utérine, …). Mais cela impacte aussi directement la qualité et la quantité de colostrum et de lait, l’allongement de la gestation, la mauvaise vidange de l’utérus et les risques de métrite. C’est également préjudiciable pour la santé des petits : plus le part est lent et difficile, plus il y a de risques d’ataxie cérébrale, épuisement, sensibilité aux infections, …  Pour lutter contre l’hypocalcémie, il faut mettre les mères en acidose métabolique (BACA Négatif) : ceci permet d’assurer une bonne circulation du calcium et du magnésium dans le sang. Pour y parvenir, il faut donc  apporter les aliments adéquats aux mères. C’est pourquoi l’herbe jeune (riche en potassium et urée), les légumineuses, les tourteaux avec urée, le bicarbonate de sodium… sont à proscrire car ils sont défavorables à la mobilisation du calcium. Il faudra donc privilégier du bon foin et des céréales équilibrées avec un tourteau (sans urée), en plus de chlorure de magnésium (acidifie la ration), de minéraux et d’une pierre de sel. 

La complémentation en minéraux, vitamines et oligo

Ce type de complémentation permet d’améliorer le système immunitaire des animaux mais favorise également le développement des organes immunitaire des petits.

Les oligoéléments agissent directement sur la mère (contractions utérines, métrites, production lait, avortement,… santé générale) et sur ses petits : adaptation à la vie extra-utérine, réchauffement, protection du poumon (surfactant), assimilation des anticorps du colostrum, résistance aux maladies, … Si la mère est en carence, elle ne peut pas en donner activement à ses petits qui seront donc moins vigoureux et plus sensibles au microbisme ambiant dès leur naissance. Il est donc indispensable de faire une cure en fin de gestation afin de permettre à la vache/brebis/chèvre d’en transférer suffisamment à son veau/agneau/chevreau : soit par des apports sous forme de granulés soit en bolus. Cela aura également un impact sur la reproduction.

Parmi les oligo-éléments importants figurent le sélénium, qui joue un rôle important dans les fonctions de reproduction, le réflexe de succion, la fonction thyroïdienne et la production d’anticorps. Ces fonctions sont liées à la présence d’iode. Il est donc indispensable de s’assurer de la bonne complémentation en iode et en sélénium des femelles gestantes.