Espace privé Agenda Contact
Title Image

Alerte Ecthyma contagieux !

En ce début d’automne, des poussées spectaculaires d’ecthyma sont signalées sur la région.
Pathologie plutôt bien connue et relativement fréquente chez les petits ruminants, l’Ecthyma Contagieux n’est pourtant pas à prendre à la légère.
Cette affection virale peut entraîner des pertes économiques importantes, pouvant être majeures selon la période à laquelle elle se déclare. Les épisodes caniculaires et la raréfaction des ressources imposent une mobilisation des réserves énergétiques de nos animaux et participent les rendre plus vulnérables aux infections. Ainsi, en cette sortie d’été mais aussi, à la veille de la saison des mises-bas, nous vous invitons à lire avec la plus grande attention ces rappels concernant cette pathologie virale connue de tous, mais dont les variants viraux en font une maladie en renouvellement perpétuel.

L’Ecthyma Contagieux est une pathologie virale provoquée par un Parapoxvirus, qui infecte essentiellement les petits ruminants. Il est très résistant dans le milieu extérieur et peut persister plusieurs mois sur les animaux malades, car les croûtes le « protègent ».

Quelles en sont les manifestations cliniques ?

  • Gonflement de la tête,
  • Hyperthermie, (pour rappel, la température normale d’une brebis adulte varie de 39 à 40 °C et chez les agneaux de moins de 3 semaines, elle est d’environ 40 à 40.5°C)
  • Inflammation et gonflement des lèvres,
  • Apparition de lésions ulcératives et croûteuses sur les lèvres mais aussi sur les mamelles voire les naseaux, la langue,
  • Démarche trainante,
  • Perte d’appétit voire anorexie

En général, les symptômes sont plus sévères chez les sujets jeunes.

Et chez l’Homme ?

L’Ecthyma Contagieux est une zoonose dite mineure qui se manifeste chez l’homme contaminé, par l’apparition d’une lésion papuleuse appelée lésion d’Orf.

Comment se fait la contamination et quels sont les facteurs favorisants ?

L’élément contaminant est majoritairement la lésion d’Ecthyma (liquide contenu dans les vésicules et morceaux de croûtes qui desquament). Ainsi, la contamination peut se faire :

  • par contact entre un animal sain et un animal infecté,
  • par contact avec du matériel contaminé (cornadis, grillages, bottes…),

Le virus est très résistant et peut persister longtemps dans l’environnement.

Un animal peut être plus à risque qu’un autre :

  • maladie immunodépressive (paratuberculose, visna-maëdi/CAEV, border disease…) => il est possible de faire un sondage sur quelques animaux
  • parasitisme => faire une coproscopie de mélange et des coproscopies individuelles sur les animaux malades
  • ou dans le cas des agneaux :
    • colostrum de la mère de mauvaise qualité ou pris en quantité insuffisante
    • mère carencée en minéraux et vitamines.

Ou les conditions d’élevage peuvent être défavorables : déshydratation, ambiance du bâtiment (humidité, ventilation…), mauvaise hygiène, stress…

Le GDS peut vous aider (prise en charge à 80% des analyses pour les adhérents). Contactez nous !

Comment prévenir la contamination et quels sont les moyens à mettre en œuvre pour maitriser la maladie ?

  • Quarantaines pour toute introduction d’animal
  • Isolement des animaux malades
  • Nettoyage et désinfection du matériel et des installations
  • Lavage et désinfection réguliers des surfaces, du matériel, de la bergerie (l’eau javel 10%, phénol à 1%, iodures, lait de chaux)
    • Installation de pédiluves
  • Nettoyage et désinfection locale des lésions (glycérine iodée, solutions antiseptiques à base d’iode, solution antiseptiques à base d’huiles essentielles) en prenant garde à respecter les précautions suivantes (port de gant, récolte et destruction des résidus de lésions…)
  • Une vaccination est possible. Elle peut être préventive (et se réalise essentiellement sur les animaux gestants, dans les 3 semaines avant la mise bas pour une immunisation concomitante des petits issus de ces mères vaccinées) ou curative (réalisée sur des animaux malades, elle entraine une réduction des lésions présentes)

Pourquoi ne vaccine-t-on pas tous les troupeaux en systématique ?

  • Le vaccin actuellement mis sur le marché est constitué de virus vivant inactivé, ce qui représente un risque. Ainsi, il est plutôt déconseillé de vacciner un troupeau indemne si le milieu n’est pas à risque.
  • Multiplicité des souches virales,
  • Durée courte de l’immunité vis-à-vis du virus, après vaccination (+/- 6 mois)

Que faire si je suspecte l’Ecthyma Contagieux dans mon élevage ?

Prendre contact avec mon vétérinaire sanitaire pour la réalisation d’examens complémentaires et l’établissement d’un diagnostic !

N’oubliez pas, d’autres maladies (Clavelée ovine, Fièvre Catarrhale Ovine, photosensibilisation, eczéma, intoxications aux mycotoxines…) provoquent des symptômes similaires et le seul moyen de poser un diagnostic fiable est la réalisation d’examens complémentaires (prises de sang pour analyses en laboratoire).