ALERTE Peste Porcine Africaine (PPA)
Un premier foyer domestique de PPA de génotype II (nouvelle souche) a été détecté en Sardaigne, désormais atteinte par la souche PPA d’Europe de l’Est, confirmant ainsi la menace que représente la circulation de produits contaminés.

Pour rappel la Sardaigne est infectée depuis 1978 par le génotype I de la PPA, qui est considérée comme enzootique (habituelle) sur le territoire. La situation était considérée comme favorable par les autorités italiennes. Depuis le 19 septembre 2023 l’émergence de ce génotype augmente considérablement le risque d’introduction de la PPA en Corse.
Cette émergence peut s’expliquer par le transport de denrées d’origine animale et confirme que l’activité humaine représente le risque majeur de contamination à moyenne ou longue distance. Cette souche circule en Italie continentale depuis janvier 2022 et représente une menace à la frontière Nord, par les Alpes où elle a parcouru plus de 50 km en moins d’un an.
La peste porcine africaine (PPA) est une maladie virale hémorragique qui touche exclusivement les porcs domestiques et les sangliers et n’est pas contagieuse pour l’Homme. Présente dans certains pays d’Europe et d’Asie, elle représente une menace pour les filières professionnelles concernées.
L’agent pathogène responsable de la peste porcine africaine est un virus à ADN de la famille des Asfarviridaes. Cette maladie entraîne des pertes économiques majeures en raison de son taux de mortalité élevé et des restrictions commerciales imposées aux pays touchés. Elle est classée danger sanitaire de 1ère catégorie en France.
Une des plus grandes difficultés dans la lutte contre sa propagation est sa très grande résistance.
Comment se fait la contamination et quels sont les facteurs favorisants ?
Ce virus est très résistant dans les sécrétions, les excrétions et les produits issus des porcs contaminés, y compris dans les produits de fumaison et salaison dans lesquels il peut survivre plus de deux mois. Le sang représente une voie essentielle de transmission au sein d’un élevage (blessures, aiguilles, …). Étant donné la très grande résistance du virus dans le milieu extérieur (plus de 6 mois ), tout matériel souillé peut favoriser la transmission indirecte (matériel, homme, bottes, véhicule).
La persistance du virus dans la viande est en général à l’origine de contaminations à distance par distribution aux animaux de déchets de cuisine non traités : eaux grasses, déchets, denrées alimentaires…
Quelles en sont les manifestations cliniques ?
Forme hyper-aiguë (virus hautement virulent)
Mort subite précédée de peu de signes cliniques
Forme aiguë (virus hautement virulent)
Chez le porc domestique, la mortalité est généralement proche de 100 %
- Fièvre (40,5–42 °C)
- Apparition précoce d’une lymphopénie et d’une thrombopénie (48 à 72 h)
- Rougeurs cutanées (porcs à peau claire) – extrémité des oreilles, queue, parties distales, face ventrale du thorax et de l’abdomen.
- Anorexie, léthargie, cyanose et troubles de la coordination, 24 à 48 heures avant la mort.
- Accélération du pouls et de la fréquence respiratoire.
- Des vomissements, une diarrhée (parfois hémorragique) et une décharge oculaire peuvent être observés.
- La mort survient dans les 6 à 13jours, au maximum dans les 20 jours
- Avortements chez les truies gestantes • Chez les suidés domestiques, la mortalité atteint souvent 100 %.
Forme subaiguë (virus modérément virulent)
- Signes moins intenses ; fièvre légère, baisse de l’appétit et dépression
- Durée de la maladie : 5 à 30 jours • Avortement chez les truies gestantes
- Mort dans les 15 à 45 jours
- Mortalité plus faible (par exemple de 30 à 70 %, avec de grandes variations) Forme chronique (virus modérément ou faiblement virulent)
- Grande diversité des signes : perte de poids, pics thermiques non systématiques, troubles respiratoires, nécrose de certaines zones cutanées, ulcérations cutanées chroniques, arthrite
- Péricardite, adhérence pulmonaire, gonflement des articulations
- La maladie se développe pendant 2 à 15 mois
Forme chronique (virus modérément ou faiblement virulent)
- Grande diversité des signes : perte de poids, pics thermiques non systématiques, troubles respiratoires, nécrose de certaines zones cutanées, ulcérations cutanées chroniques, arthrite
- Péricardite, adhérence pulmonaire, gonflement des articulations
- La maladie se développe pendant 2 à 15 mois
Comment prévenir la contamination et quels sont les moyens à mettre en œuvre pour maitriser la maladie ?
La peste porcine africaine est une maladie à déclaration obligatoire et sa présence sur un territoire jusqu’à présent indemne engendre la mise en place rigoureuse des mesures sanitaires applicables aux importations et exportations d’animaux et aux produits d’origine animale.
Si un foyer est détecté, il est essentiel de procéder à l’abattage rapide de tous les porcs et d’éliminer les carcasses et les litières.
Une épidémie de PPA sur le territoire insulaire représenterait un risque majeur pour la filière. Le mode d’élevage extensif rendrait la propagation inévitable et difficilement contrôlable.
Au delà des pertes économiques considérables c’est la survie de notre mode d’élevage qui est menacée.
Nous rappelons que des mesures de prévention et des formations existent pour se former à la Biosécurité et aux pratiques élémentaires pour la sécurité sanitaire sur les élevages.