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Gestion du risque parasitaire interne des ruminants au printemps

Gestion du risque parasitaire interne des ruminants au printemps

Le GDS Corse peut prendre en charge 80% des coprologies => contactez nous pour plus d’information ou rdv ici !

Un équilibre à trouver

Cycle évolutif des strongles digestifs (exemple en bovin)

Depuis des milliers d’année, parasites internes et ruminants vivent dans une sorte de symbiose de compétition et d’adaptation simultanée. Les parasites sont hébergés en petite quantité et stimulent les défenses immunitaires des ruminants. Ce dernier est dans une situation de prémunition (mise en place de défenses immunitaires), où il limite les excès en nombre de parasites pouvant le coloniser plus largement. En faible quantité, ces parasites sont donc plutôt favorables à la santé des ruminants. Le déséquilibre du système se passe lorsque les parasites sont en excès (lié à une faiblesse du ruminant : maladies immunodépressives…). C’est alors une situation dangereuse pour l’élevage, pouvant entraîner de lourdes pertes (production, mortalité…).

Cette notion d’équilibre se vérifie pour certains types de SGI, mais n’est pas vraie pour d’autres parasites : petite et grande douve, paramphistome….

Le risque parasitaire est lié au climat et au mode d’élevage

Les ruminants peuvent principalement être infestés à 2 périodes : automne (octobre-novembre) et début de printemps (avril-mai), qui correspondent aux mois humides et chauds. Les risques sont moindres en été et en hiver, mais ne sont pas nuls.

La gestion des parcelles joue également un rôle important. Le pâturage sur une même surface toute l’année augmente le risque d’infestation, car les sols n’ont jamais de vide sanitaire. Ainsi, si une parcelle est infestée, les animaux seront en contact avec les parasites toute l’année. Un traitement permettra alors de baisser la pression parasitaire, mais le problème sera décalé dans le temps. Si des jeunes pâturent sur une parcelle infestée, leur immunité parasitaire n’étant pas encore faite, ils seront plus sensibles que les adultes et les pertes seront plus importantes.

A savoir que les espèces de ruminants sont également différentes en termes de prémunition : les caprins ont une aptitude très faible à développer une réponse immunitaire, à l’inverse des bovins par exemple.

Connaître et raisonner pour bien gérer le risque parasitaire

4 étapes pour gérer ce risque :

  • Connaître le niveau d’infestation : au moins 2 coprologies / an (printemps et à la rentrée des animaux). Les coprologies sont prises en charge à 80% par le GDS Corse.
  • Observer ses animaux : état d’engraissement, niveau de production, autre symptomatologie évocatrice (œdème sous-mandibulaire, pâleur des muqueuses)
  • Estimer les risques parasitaires liés à ses pratiques et sa conduite d’élevage : densité, rotation des parcelles, surfaces de pâturage, état de santé du troupeau et traitements antiparasitaires antérieurs : contacter son vétérinaire pour convenir d’un protocole de traitement
  • Raisonner le traitement par lots d’animaux (jeunes…) :
    • Animaux en bonne santé, coprologie favorable : pas de traitement nécessaire
    • Coprologie de lots favorable mais des animaux peuvent présenter des symptômes (amaigrissement, poils piqué…) et les coprologies individuelles sont mauvaises : traitement ciblé sur les animaux avec des symptômes
    • Coprologie de lot défavorable, animaux malades : traitement du lot touché, surtout en période physiologique fragile (fin de gestation, début de lactation)

De bonnes pratiques de vermifugation

  • Intégrité/entretien du matériel d’administration de vermifuges
  • Chantier organisé : contention adéquate et non stressante
  • Respect de la notice et bonne conservation des médicaments
  • Animal à jeun
  • (Rotation régulière des molécules utilisées
  • Suivi coproscopique régulier (automne, printemps, tarissement/été))

Renforcer l’immunité des ruminants

Afin de conserver l’équilibre hôte/parasite, l’éleveur à différents leviers d’action possibles :

  • Limiter les sources parasitaires au pâturage : faire pâturer de petites surfaces, sur de courtes périodes, avec de faibles chargements et assurer un retour sur une parcelle > 6 semaines
  • Assurer l’intégrité » du tube digestif : pas de diarrhée chronique ou inflammation en étant vigilant : paratuberculose, transition alimentaire, ration…
  • Veiller à la bonne complémentation des animaux en vitamines et oligo-éléments
  • Faire un bilan de santé sur des quelques animaux afin de déterminer si des maladies chroniques sont présentes sur le cheptel (CAEV, maladies à tiques, FCO…)
  • Travailler sur la génétique : certaines lignées sont plus résistantes que d’autres, nécessitent moins de traitement et permet de baisser l’infestation des pâturages